TAG est un espace de dire et d’interprétation du malaise contemporain dans la civilisation. C’est une tribune, qui se fait l’écho des conversations et des engagements qui trament la condition humaine et l’étoffe contemporaine du lien social.
Brèves, pamphlets, manifestes, tracts… TAG privilégie les textes courts, où les pouvoirs de la parole et de l’écrit se mêlent à l’esthétique et au désir de savoir.
Rattaché au Centre de Ressources « Psychanalyse et société » des éditions Champ social, TAG met au travail les enjeux politiques, les débats scientifiques, les controverses théoriques, les dimensions institutionnelles et cliniques à l’œuvre dans les différents domaines du soin, de l’éducation et du travail social…
Qui veut la peau de la pédopsychiatrie ?
DELION Pierre
La pédopsychiatrie risque de bientôt disparaître.
La pédopsychiatrie risque de bientôt disparaître. Pourtant, depuis sa création récente, elle pouvait s’enorgueillir d’avancées considérables auprès des bébés, des enfants, des adolescents et de leurs parents.
Trois raisons principales président à cet effacement : un manque criant de moyens couplé à un fonctionnement autoritaire inepte, une haine de la pensée psychopathologique dirigée vers la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle, et l’utilisation dominante d’un discours scientifique trop souvent apparenté à un scientisme idéologique.
Outre les professionnels de l’enfance qui dénoncent cette mort annoncée depuis des lustres, ce sont bien les enfants et leurs parents qui vont pâtir de ce traumatisme sociétal, reflet d’une simplification abusive de la pensée complexe.
Dans ce court texte, Pierre Delion explique de façon accessible et avec un parti pris affiché – celui d’un citoyen, pédopsychiatre et universitaire profondément épris de démocratie – les raisons qui conduisent à l’extinction annoncée de sa profession.
Psychologues sur le qui-vive
COLOMBEL-PLOUZENNEC Anne, GEORGES-LAMBRICHS Nathalie, ALBERT Solenne
Dans nos cabinets discrets, on peut parler, se confier, et s’apercevoir qu’on dit autre chose que ce que l’on croyait penser, ce qui réveille et porte à conséquences…
Notre société est bifide : nous n’avons jamais eu tant besoin d’être entendus dans notre unicité, et nous voudrions être des humains en parfait état de marche. Nous sommes tiraillés entre besoin de parler et folie normative.
Les psychologues n’échappent pas à cette tension, tandis que les autorités veulent prendre en main leurs pratiques pour les conformer au discours dominant : celui du « tout est neuro ». Voilà pourquoi les psychologues sont sur le qui-vive !
L’inconscient freudien est leur boussole, pour défendre une pratique qui fasse sa place à ce qu’il y a de plus étrange, boiteux, bizarre en l’être humain, à ce qui est au cœur de sa souffrance, et qui ne se laisse pas résorber à coup de protocoles ou de dispositifs prêt-à-porter.
Dans nos cabinets discrets, on peut parler, se confier, et s’apercevoir qu’on dit autre chose que ce que l’on croyait penser, ce qui réveille et porte à conséquences…
On vous explique.